Le psychomotricien s’intéresse à la manière dont une personne apprend à bouger, à se repérer dans l’espace et à utiliser son corps, en lien avec ses émotions et sa pensée. Lorsqu’un trouble ou un handicap (physique, psychique ou développemental) vient perturber cet équilibre, il propose des séances basées sur une approche corporelle à visée rééducative et thérapeutique.
Il exerce sur prescription médicale, mais n’est pas remboursé par la sécurité sociale. Un financement est parfois possible via la Maison Départementale des Personnes en situation de Handicap (MDPH) ou la Plateforme de Coordination et d’Orientation (PCO). Certaines mutuelles peuvent aussi prendre en charge une partie des séances.
Comment devient-on psychomotricien ?
Le psychomotricien est un professionnel de santé titulaire du Diplôme d’État de Psychomotricien. Après le baccalauréat, l’admission en Institut de Formation en Psychomotricité (IFP) se fait après une sélection sur dossier et un entretien oral. La formation dure 3 ans et comprend des enseignements théoriques et pratiques, ainsi que des stages longs (600 heures minimum).
Le psychomotricien peut travailler en cabinet libéral ou en salariat (hôpitaux, structures médico-sociales, établissements spécialisés…). Il est également possible de combiner ces deux modes d’exercice.
Avec qui exerce le psychomotricien ?
Bébé, enfant, adolescent, adulte, personne âgée.
Le rôle de psychomotricien en pédopsychiatrie
Évaluation : le psychomotricien va d’abord réaliser un bilan psychomoteur permettant de participer à l’évaluation diagnostique globale pour dépister un potentiel trouble psychomoteur associé (Trouble Des Coordinations, dysgraphie, retard psychomoteur).
Intervention : à la suite du bilan psychomoteur, il va réaliser un projet thérapeutique personnalisé avec des objectifs précis en se basant sur les méthodes recommandées par la Haute Autorité de Santé (HAS).
Il peut intervenir de différentes façons :
- Lors de séances individuelles : enfant et psychomotricien en binôme (en fonction de l’âge de l’enfant et des objectifs de rééducation, le parent peut être aussi présent).
- En groupe : généralement un groupe de 5 enfants que le psychomotricien peut co-animer avec d’autres professionnel.le.s.
- En faisant de la guidance parentale : le psychomotricien va aider les parents à mieux comprendre le fonctionnement de leur enfant (et ses spécificités) et leur apporter des stratégies éducatives adaptées. La guidance parentale vise à augmenter les compétences des parents dans l’accompagnement de leur enfant.
Exemples de troubles pris en charge par un psychomotricien
- Troubles du spectre de l’autisme (TSA)
- Troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
- Trouble Développemental des Coordinations (TDC), dysgraphie
- Troubles anxieux et dépressifs
- Troubles oppositionnels et du comportement
- Retards de développement global
- Autres troubles psychiatriques
Déroulement des séances en psychomotricité
Premières rencontres : Le bilan psychomoteur
Un bilan psychomoteur est une évaluation réalisée par un psychomotricien afin d’analyser le développement psychomoteur d’un individu (enfant, adolescent ou adulte).
Objectifs du bilan psychomoteur
Grâce aux tests standardisés, qui situent l’enfant par rapport à son groupe d’âge, et à ses observations cliniques lors de la passation, le psychomotricien peut :
- Identifier les compétences et les difficultés psychomotrices.
- Poser un diagnostic psychomoteur et proposer un suivi si nécessaire.
- Comprendre l’impact des troubles sur le quotidien (école, travail, interactions sociales).
- Établir des recommandations pour les parents, enseignants ou professionnels de santé.
Déroulement du bilan psychomoteur :
Il est réalisé sur plusieurs séances pour identifier le plus précisément possible les compétences de l’enfant.
1. Entretien initial :
- Échange avec le patient et/ou les parents pour recueillir les antécédents médicaux, familiaux et scolaires. La psychomotricité considère l’enfant dans sa globalité. Elle prend en compte ses difficultés psychologiques, motrices, comportementales, émotionnelles. Elle considère également sa relation aux autres, sa communication ainsi que le milieu familial et scolaire dans lequel il évolue.
- Compréhension des motifs de consultation et des préoccupations.
2. Passation de tests et observations cliniques :
Le psychomotricien évalue différents domaines à travers des exercices et des tests standardisés :
- Motricité globale (équilibre, coordinations dynamiques générales, tonus, posture)
- Motricité fine (dextérité, précision des gestes, coordinations manuelles)
- Organisation spatio-temporelle (repérage dans l’espace et le temps)
- Schéma corporel (conscience et perception de son propre corps)
- Latéralité (préférence manuelle et coordination droite/gauche)
- Graphisme, écriture
- Fonctions exécutives (fonctions permettant une meilleure adaptation aux situations nouvelles).
3. Analyse des résultats et restitution
- Proposition d’un accompagnement adapté : séances de psychomotricité, rééducation, adaptations scolaires si besoin…
- Rédaction d’un compte-rendu détaillé avec les points forts et les fragilités observées.
- Explication des résultats aux parents et/ou au patient.
Les séances de psychomotricité :
Elles vont permettre d’améliorer les capacités motrices et cognitives, la confiance en soi et la gestion des émotions. Les séances aident aussi à développer les capacités relationnelles. Le travail en psychomotricité s’effectue à l’aide d’activités et de jeux : parcours moteurs, exercices de coordination et de rythme, relaxation, jeux de concentration et de planification, stimulations sensori-motrices, activités de motricité fine et rééducation de l’écriture. Pendant le suivi de l’enfant, le psychomotricien travaille en partenariat avec la famille, l’école et les différents intervenants. Il est important de transposer les compétences travaillées en séance dans le quotidien de l’enfant pour permettre une meilleure autonomie.
Fréquence des séances : une séance de 30 ou 45 min par semaine, sur 6, 12 ou 18 mois, en fonction des résultats du bilan d’évolution qui est réalisé tous les ans.
FAQ ou mythes courants
« Pourquoi emmener mon enfant chez un psychomotricien ? »
La psychomotricité est indiquée lorsque votre enfant présente un retard dans son développement psychomoteur, se montre maladroit, agité et impulsif ou encore a des difficultés d’attention.
« Pourquoi faire des séances de psychomotricité, je peux l’inscrire à une activité sportive pour qu’il s’entraîne à développer sa course et son équilibre ! »
Les séances de psychomotricité sont adaptées à chaque enfant avec des objectifs précis et individuels. Une pratique sportive en complément peut être proposée mais elle ne remplace pas un suivi thérapeutique.
« Il y a des personnes qui ne sont pas très manuelles et qui s’en sortent, moi-même petit… »,
Certaines difficultés peuvent être légères, d’autres peuvent entraver la vie quotidienne et impacter l’estime de soi de votre enfant. Le bilan psychomoteur va justement permettre de distinguer la petite maladresse motrice transitoire de difficultés développementales de coordination motrice plus importantes.
« Pourquoi mon enfant joue en séance de psychomotricité, il peut très bien le faire à la maison ? ».
Le psychomotricien utilise les jeux en séance car en plus d’être attrayants et motivants pour l’enfant, ils permettent de développer des compétences dans des domaines très variés (relationnel, visuo-spatial, planification…).
« Pourquoi rééduquer l’écriture, tout le monde écrit maintenant sur ordinateur ».
L’écriture manuscrite est importante dans le développement des enfants. Elle favorise la mémorisation, la concentration et la coordination motrice, compétences que le clavier ne stimule pas de la même manière. Quand les contraintes sont trop importantes pour l’enfant, un apprentissage du clavier peut être envisagé et sera proposé par un.e ergothérapeute.
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