Comment aider les enfants lors du décès d’un proche ?

Souvent, le décès d’un proche est la première rencontre d’un enfant avec la notion de mort, une épreuve difficile à tout âge, mais particulièrement marquante pour les jeunes. Les adultes peuvent se sentir bouleversés par leur propre chagrin et avoir des questions sur la manière d’expliquer un concept aussi complexe dans un langage adapté aux enfants, surtout si le décès survient de manière brutale.


Réactions des enfants face au décès en fonction de leur âge


  1. De 0 à 2 ans
    À cet âge, l’enfant ne comprend pas la mort ; il ressent l’absence comme un abandon. Cela peut provoquer des comportements plus collants ou d’apparente indifférence.
  2. De 2 à 6 ans
    Les enfants en âge préscolaire perçoivent la mort comme réversible, et peuvent penser qu’ils en sont responsables, comme s’ils étaient punis.
  3. De 6 à 11 ans
    À ce stade, l’enfant saisit que la mort est permanente mais peut encore éprouver des difficultés à comprendre le pourquoi du décès.
  4. 12 ans et plus
    Les adolescents comprennent que la mort est définitive et que tous les êtres chers peuvent mourir, mais ils la voient souvent comme un événement qui touche « les autres ».

Réactions typiques de deuil chez les enfants


  • Tristesse : L’enfant ressent profondément la perte de l’être cher.
  • Colère : La perception de l’injustice peut causer de l’irritabilité envers soi-même ou autrui.
  • Anxiété accrue : La perte peut induire un sentiment d’insécurité et la peur de nouvelles pertes.
  • Choc/Déni : Pour éviter de faire face à la réalité du décès.
  • Culpabilité : L’enfant peut s’imaginer responsable de la mort.
  • Difficultés comportementales : Retrait ou agressivité.
  • Acceptation : La capacité de vivre avec la perte et d’en parler.

Conseils pour soutenir un enfant en deuil


  1. Répondez aux questions de manière simple et concise. Consultez des ressources adaptées si besoin.
  2. Permettez à l’enfant de faire son deuil ; le processus peut être retardé pour certains.
  3. Écoutez l’enfant et laissez-le exprimer ses émotions et souvenirs, même négatifs, envers le défunt.
  4. Parlez de la mort de manière honnête : Évitez les euphémismes, car les enfants prennent souvent les mots au sens littéral.
  5. Adaptez le langage à l’âge de l’enfant pour qu’il puisse comprendre.
  6. Validez les sentiments de l’enfant : Tristesse, colère, et anxiété sont normales et doivent être reconnues sans jugement.
  7. Rassurez l’enfant sur sa sécurité et sur la pérennité des autres liens affectifs dans sa vie.
  8. Soyez patient et constant dans les réponses, car l’enfant peut poser les mêmes questions à plusieurs reprises.
  9. Maintenez la routine : Garder un rythme de vie habituel aide à apporter un sentiment de stabilité.

Funérailles et recueillement


  • Participation aux funérailles : Cela dépend de la maturité de l’enfant ; expliquez-lui à l’avance ce qui se passera.
  • Temps de recueillement alternatif : Peut remplacer les funérailles pour les jeunes enfants.
  • Préparez l’enfant à voir des personnes en deuil et expliquez que chacun exprime sa tristesse différemment.

Accompagner l’enfant dans le processus de deuil


  1. Objets de réconfort : Des photos ou objets du défunt peuvent être apaisants.
  2. Signes d’anxiété : L’enfant peut devenir collant ou rebelle et peut présenter des symptômes physiques.
  3. Régulation du sommeil : Créez une routine de coucher stable en étant tolérant au début.
  4. Activités équilibrées : Alternance entre moments familiaux et temps calmes.
  5. Limiter l’exposition aux médias : Les informations stressantes peuvent être déroutantes pour un enfant.

Mort et religion


  • Abordez les questions délicates avec simplicité : Il est normal de ne pas avoir toutes les réponses.
  • Contexte religieux : Apportez des réponses cohérentes en fonction des croyances familiales.

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    Références

    Auteurs

    Richard DELORME
    Chef du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Pédopsychiatre

    Alexandre HUBERT
    Psychiatre

    Emma BARRON
    Psychiatre

    Eva Marie STANTIFORD
    Psychiatre

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