Quelques idées pour s’apaiser, un outil pratique à destination des enfants… et des adultes qui les accompagnent !

Lorsqu’on repère des signes de mal-être chez un enfant, ou lorsqu’il vient nous confier ses difficultés, on peut se sentir désemparé.

Bien sûr, la priorité est de se montrer disponible, à l’écoute et d’accueillir la parole de l’enfant.

Il est important de « valider » les émotions de l’enfant, de ne pas les juger négativement. Toutes les émotions sont acceptables, ce n’est pas « mal » d’être triste, ou d’avoir peur, ou encore d’être en colère. Les émotions sont des signaux qui nous informent sur nos besoins.

Ainsi, vous pouvez accompagner l’enfant dans la recherche et l’expérimentation de comportements qui peuvent l’apaiser lorsqu’il se trouve en difficultés. Il gagnera en connaissance de lui-même et en autonomie. Proposez-lui la fiche en fin d’article. Au début, aider-le à entourer ce qui pourrait lui faire du bien. Et ensuite, place à la créativité : ajoutez d’autres idées !

Trois attitudes à adopter :

1) Exprimer ses émotions, rechercher du soutien

# Exprimer ses émotions, c’est prendre le temps de se poser la question de son ressenti, là, maintenant, et parvenir à trouver des mots pour le communiquer, à soi-même, et aux personnes qui nous entourent afin qu’elles comprennent mieux ce qui nous arrive.

# N’hésitez pas à proposer un petit lexique des émotions et à encourager l’enfant à dire « je me sens… ».

# Il est important d’encourager l’enfant à chercher du soutien, du réconfort, à veiller à ce qu’il ne s’isole pas trop. Souvent les enfants peuvent ressentir de la gêne et penser qu’ils doivent se débrouiller tout seul avec leurs émotions.

C’est une façon de leur transmettre que l’être humain est un être social, qui a besoin de relations.

2) Se changer les idées quand les préoccupations sont trop envahissantes

# Parfois ce sont les mêmes pensées anxieuses qui reviennent régulièrement et qui prennent toute la place dans la tête de l’enfant. Les enfants très envahis par leurs préoccupations devraient pouvoir être accompagnés par un professionnel de santé.

# Mais lorsque ces pensées se manifestent à l’école ou à la maison et génèrent une détresse, vous pouvez encourager l’enfant à trouver quelles activités lui permettraient de « se changer les idées », et voir ce qui est réalisable à l’endroit où il se trouve.

Pour les enfants dont l’état de santé le permet, vous pouvez leur suggérer de danser, se défouler, sauter…ou toute autre activité physique qu’ils apprécient. Ils pourront l’écrire sur la feuille.

3) Se recentrer sur le présent

# Il arrive que l’enfant repense sans cesse à une injustice, à une remarque blessante, à un évènement désagréable (on parle de ruminations) ou encore qu’il se préoccupe sans cesse de ce qui pourrait lui arriver et mal se passer dans le futur (on parle alors d’anticipation anxieuse). Il peut souffrir de cet « envahissement » par ses préoccupations.

# Vous pouvez alors l’encourager à se recentrer sur le moment présent. Pour cela, vous pouvez lui recommander d’être très attentif à son environnement et de faire appel à ces 5 sens : la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe, le goût, et d’observer sa respiration (sans chercher à la modifier). La respiration, quoi qu’il arrive, opère le même va-et-vient et elle peut donc constituer un repère rassurant, comme une ancre qui maintiendrait un bateau au mouillage alors que la mer s’agite.

4) S’encourager, se parler gentiment, se remémorer de bons souvenirs

# L’enfant peut aussi apprendre à se parler à lui-même dans sa tête de façon réconfortante ou encourageante lorsqu’il se sent mal. Vous pouvez lui demander ce qu’il dirait à un ami s’il se trouvait dans la même situation que lui.

# De même, vous pouvez lui montrer qu’il peut utiliser son imagination, sa pensée, pour faire revenir à lui des souvenirs agréables ou drôles. Se repasser mentalement le film d’un moment agréable est une activité qui nous fait du bien.

=> Si le mal-être est persistant, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé (médecin généraliste, pédiatre, infirmière scolaire, psychologue, pédopsychiatre…).

Pour vous aider à repérer les signes de détresse chez l’enfant ou l’adolescent, vous pouvez consulter ces fiches :

https://www.clepsy.fr/reperage-et-prevention-de-lanorexie-mentale-chez-lenfant/

https://www.clepsy.fr/reperer-depression-enfant/

https://www.clepsy.fr/mon-enfant-a-des-idees-suicidaires-que-faire/

https://www.clepsy.fr/reperage-des-symptomes-de-stress-ou-de-detresse-psychologique-chez-l-enfant-parents/


Références

Auteurs

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Rédigé par Hélène Poncet Kalifa (psychologue TCC) ; Dr. Coline Stordeur (pédopsychiatre) - Centre de Référence Maladie Rare Anorexie Mentale à début précoce – Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent – Centre d’excellence des troubles du neurodéveloppement, Hôpital Robert Debré, Paris, France

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