Les traductions en Ukrainien et en Russe se trouvent ici :
Votre enfant et vous-même êtes arrivés en France récemment après avoir été obligés de quitter votre pays à cause de la guerre. Votre enfant est actuellement soumis à un niveau de stress important et les réactions de votre enfant vous inquiètent. Il ne réagit pas comme d’habitude. Nous vous proposons de vous aider à mieux comprendre ses changements en regard du stress qu’il a vécu et à mettre en place des stratégies pour le soulager.
Sept indicateurs à rechercher pour savoir si votre enfant est en état de stress aiguë
-1- votre enfant est irritable et en colère : votre enfant n’a pas toujours les mots pour décrire ce qu’il ressent, il peut alors devenir plus colériques et intolérants à la moindre frustration. Il vous paraît en colère. S’énerve à la moindre remarque. Il se bat ou hurle sur ses frères et sœurs.
-2- votre enfant ne dort plus ou mal, fait des cauchemars : Dans ces situations de stress, les enfants et les adolescents peuvent présenter des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes, faire des cauchemars, ou à se réfugier dans le sommeil. Ils peuvent aussi se plaindre d’une fatigue importante durant la journée. Durant ses cauchemars, votre enfant pourra vous dire qu’il a l’impression de revivre des situations très stressantes qui lui sont arrivées. Il peut vous dire qu’il a peur de mourir ou que quelqu’un de proche meurt. Il dit la mort de quelqu’un qui lui est proche.
-3- votre enfant refuse de manger ou réclame sans cesse à manger : Votre peut se mettre à manger trop ou trop peu en réaction au stress. Il n’aime plus manger ce qui lui faisait antérieurement plaisir ou au contraire vous demande sans cesse à manger, grignote sans cesse. Dès qu’il s’ennuie, vous avez remarqué qu’il demande à manger.
-4- Votre enfant a de nombreuses plaintes physiques (maux de ventre, mal à la tête, douleurs aux jambes ou aux bras sans raison apparente) : Les enfants anxieux ou tristes peuvent parfois exprimer fréquemment avoir des plaintes que l’on comprend mal.
-5- Il se montre très stressé, rumine beaucoup, n’arrive pas à se détendre : il tourne dans sa tête sans cesse ce qui s’est passé, ce qu’il a vécu, il n’arrive pas à jouer avec vous, il sursaute au moindre bruit.
-6- Vous ne reconnaissez plus le caractère de votre enfant : Votre enfant semble avoir changé de caractère. Lui qui était calme, il s’oppose sans cesse, crie, est agressif. OU alors qu’il aimait beaucoup rire, il est en retrait, semble absent et passif.
-7- Il a régressé dans ses acquisitions : Pour les plus petits, vous notez qu’il a perdu des acquisitions. Il refait pipi au lit, vous demande beaucoup d’assistance pour s’habiller et ne veut plus manger seul. C’est des symptomes que l’on voit fréquemment dans ces situations de stress intenses
Attention les enfants ayant déjà vécu une expérience très stressante dans le passé courent un risque plus important de présenter un état de stress aigu. De plus, les filles sont plus susceptibles de développer un état de stress aigu que les garçons. |
Dix conseils pour aider votre enfant à baisser son niveau de stress
Avec quelques stratégies simples, vous pourrez aider votre enfant à baisser son niveau de stress :
-1- N’hésitez pas discuter de ce que vous avez vécu avec votre enfant : parler de la situation peut aider votre enfant ou votre adolescent à trouver des solutions. Lors de ces échanges, vous pouvez expliquer à votre enfant comment vous faites pour gérer vos émotions dues à une situation stressante ou difficile.
-2- Essayez de jouer ou de dessiner avec lui : il est important que votre enfant puisse passer des moments agréables, joyeux et de partage. C’est en même temps des moments agréables mais aussi l’occasion parfois de discuter – surtout avec les plus petits. Ces temps ne doivent pas nécessairement être longs, envisager si possible une dizaine de minutes deux fois dans la journée.
-3- Essayez de le rassurer en se projetant dans des choses positives, simples, à court ou moyen termes. Aidez votre enfant à se projeter dans des perspectives positives et accessibles à court ou moyen termes. Par exemple, mettez en avant les aspects agréables du quotidien, comme des moments partagés en famille. Évitez de parler d’un avenir trop incertain ou lointain, qui pourrait être source d’inquiétude.
-4- Réorganisez autant que possible une quotidienneté rassurante, en particulier sur les horaires de sommeil. Essayez de rétablir des routines rassurantes pour votre enfant, notamment sur les horaires de sommeil. Assurez-vous de créer un environnement propice à un endormissement serein, en limitant les distractions comme les écrans ou les activités trop stimulantes avant le coucher. Si besoin, adaptez les habitudes pour apaiser ses craintes, comme laisser une veilleuse allumée ou rester près de lui un moment.
-5- Limitez l’accès de votre enfant aux informations. Encadrez l’accès de votre enfant aux informations, en privilégiant des contenus adaptés à son âge et en limitant l’exposition à des contenus stressants ou anxiogènes. Prenez le temps de discuter avec lui pour répondre à ses questions et l’aider à mieux comprendre ce qu’il entend ou voit, tout en évitant qu’il ne s’y expose de manière excessive.
-6- Favorisez les relations sociales de votre enfant pour réduire le sentiment d’isolement : favorisez les échanges de votre enfant avec d’autres enfants partageant des expériences ou des centres d’intérêt similaires. Cela lui permettra de se sentir moins seul, de s’exprimer plus facilement sur ce qu’il ressent, et de partager des moments agréables.
-7- Essayez de vous promener, de marcher voir de faire une activité physique. Cela permet de quitter l’espace habituel de vie, de penser à autre chose, de passer un moment agréable et de réduire son stress et sa tristesse.
-8- Avant de se coucher, favorisez des activités relaxantes : Écoutez de la musique calme, proposez des exercices de relaxation simples comme la respiration en carré (respirer en 4 temps égaux). Cela peut aider votre enfant à se détendre avant le sommeil.
-9- Intégrez des routines scolaires dans son quotidien : Rétablir des routines scolaires peut être bénéfique pour votre enfant. Participer à des activités éducatives ou revoir les notions apprises en classe peut l’aider à retrouver un cadre rassurant et structurant. Même si votre enfant semble s’opposer au travail scolaire, ces moments peuvent lui apporter stabilité et confiance.
-10- Prenez soin de vous. Il est important de vous consacrer un peu de temps chaque jour pour vous détendre, parler avec des amis ou simplement souffler. Cela peut contribuer à créer une dynamique positive pour toute la famille.
Un immense merci à Marina DUMAS et Alex GRINBERG pour les traductions en russe et ukrainien.
Sources
1/ Pour les parents:
- Child Mind Institute Ici ;
- American Psychological Association Ici;
- Organisation Mondiale de la Santé Ici
2/ Pour les enseignants ayant dans leur classe des enfants réfugiés :
- UNHCR Ici
3/ Pour demander de l’aide psychologique auprès d’un.e psychologue bénévole ukrainophone : ici