Vous commencez à organiser le quotidien de vos enfants après la décision et l’annonce de la séparation. Vos enfants auront désormais deux lieux de vie. Pour que l’équilibre de vie de vos enfants soit maintenu, il faut une organisation souple mais structurée, et en concertation entre les deux parents si possible.
1- Maintenir la vie du quotidien de votre enfant
- Maintenez une routine (heure de coucher, temps d’écran..) si possible similaire chez les deux parents. Toutefois, les enfants s’adaptent très bien à des règles différentes si nécessaire, le principal est surtout que les règles soient claires dans les deux lieux, même si elles sont différente.
- Vous pouvez avoir un calendrier partagé (ou via une application) pour renseigner les activités de vos enfants, les réunions avec les professeurs, les rendez-vous médicaux… pour être sûre que les deux parents soient tenus au courant.
- Si possible, ayez certaines affaires essentielles en double exemplaire pour limiter les affaires à transporter (brosse à dents, vêtements, fournitures scolaires..)
- Établissez un calendrier de garde clair, et planifiez à l’avance l’emploi du temps de votre enfant comme la répartition des vacances par exemple. Même si un juge des affaires familiales peut être saisi par l’un des parents en cas de désaccord sur les modalités de garde (ou sur d’autres aspects), il faut essayer au maximum de trouver des accords à l’amiable en communiquant, toujours dans la volonté de prendre les meilleures décisions pour vos enfants. Si il y a des impératifs par exemple sur les vacances d’été (juillettiste ou Aoûtien : alors alternez d’une année sur l’autre)
- Assistez ensemble aux rendez-vous importants pour votre enfant comme les réunions scolaires ou celles des activités extra-scolaires, ou les rendez-vous médicaux. Quand ce n’est pas possible, ce n’est pas grave. Alternez.
- Essayez cependant de maintenir une flexibilité dans l’organisation pour s’ajuster aux besoins de votre enfant, même si le planning est structuré. Attention ce n’est pas facile, surtout au début de la séparation où cela peut entraîner temporairement des conflits entre les parents.
- Préparez votre enfant pour les transitions : informer le à l’avance du prochain changement de domicile pour qu’il ait le temps de s’adapter
- Prévenez l’équipe enseignante de la situation familiale pour plus de souplesse en cas d’oubli d’affaires notamment.
2- Favoriser (et maintenir) les temps heureux
La séparation des parents peut être une source d’isolement pour les enfants :
- Organisez des rencontres familiales régulièrement, comme jouer au parc avec des cousins/cousines, prendre le goûter chez les grands-parents… Vos enfants peuvent avoir l’impression de rater des “événements familiaux” importants car ils sont chez l’autre parent le jour de l’événement ou encore se sentir marginalisés dans la famille.
- Organisez des anniversaires ou petites fêtes avec les copains de l’école: avec des jeux et des activités qui encouragent la collaboration et la communication entre les enfants. Les jeux de groupe renforcent le sens du partage, de l’équipe et de la camaraderie, ce qui renforcera les liens sociaux de vos enfants avec leur pairs.
- Organisez-vous des moments privilégiés avec vos enfants autour d’activités agréables, en dehors des temps obligatoires (devoirs, bains..) : le plus important n’est pas la quantité de temps que vous passez avec vos enfants mais la qualité de vos échanges et des moments de partage.
- Évitez de dénigrer l’autre parent. Cela renvoie systématiquement une image très négative à votre enfant des parents en général et de leur fiabilité. C’est important pour continuer de vivre des moments heureux de tout faire pour que votre enfant se sente heureux quelque soit le lieu où il est.
3- Maintenir une communication parents- enfant(s)
- Maintenez une discussion partagée régulière avec vos enfants: vous pouvez questionner directement vos enfants sur leur niveau de compréhension de la situation, et leur demander s’ ils ont des questions.
- Adaptez-vous au niveau de langage et de compréhension de vos enfants, notamment dans le niveau de détails avec lequel vous traitez les différents sujets relatifs à la séparation. Plus l’enfant est jeune, plus les mots choisis et la situation doivent être résumés simplement.
- Pour les enfants les plus jeunes, ne pas hésiter à vous installer avec eux et à leur proposer un temps de dessins ou de jeux pour raconter ce qu’ils ressentent. Vous pourrez partir de ce point de départ pour parler des émotions qu’ils ressentent par rapport à la situation.
- Interrogez votre régulièrement sur les difficultés qu’il peut rencontrer sur le plan organisationnel, car une fois que votre enfant a deux lieux de vie, toute une logistique matérielle se met en place dans laquelle l’enfant peut se sentir perdu.
4- Maintenir la communication entre les parents
- Prenez votre temps. Juste au décours de la séparation, il est plus facile de ne pas trop croiser/discuter avec l’autre parent. N’utilisez pas votre enfant comme médiateur. Exercez plutôt une parentalité parallèle (“ des droites qui ne se croisent pas”) au début de la séparation si c’est trop difficile de se croiser et de discuter.
- Maintenir une coparentalité autant que possible: il est important de maintenir une coopération entre les parents dans l’organisation du quotidien de l’enfant, avec l’intention commune de veiller aux différentes besoins de l’enfant,
- Essayer de maintenir une communication calme entre les parents et de réussir à trouver des accords avec les décisions qui concernent votre enfant. Évidemment si vous vous êtes séparés c’est souvent que les relations avec votre conjoint(e)/mari-épouse n’est pas simple. Acceptez que la décision ne soit pas tout à fait celle que vous aviez en tête.
- Privilégiez les emails à l’autre parent. Évitez les SMS ou WhatsApp, et les messages vocaux. Écrire donne plus de temps pour réfléchir aux messages à transmettre et limite le risque de dérapage (insulte, reproche..etc etc).. Évitez aussi les messages trop négatifs. Cela ne sert à rien si ce n’est augmenter les crispations.
- N’entrez pas en conflit avec votre ex-conjoint.e devant vos enfants, privilégiez les discussions entre adultes en dehors de la présence des enfants. Évitez les paroles négatives à propos de l’autre parent devant vos enfants. Comme précisé précédemment, cela renvoie systématiquement une image très négative à votre enfant des parents en général et de leur fiabilité. C’est important pour continuer de faire confiance aux parents que votre enfant n’ait pas la sensation qu’il est le seul à être raisonnable dans la séparation et écarteler entre les deux positions parentales.
- Si nécessaire, envisager la médiation si les désaccords surviennent fréquemment, cela permet de trouver des solutions qui répondent aux besoins de l’enfant dans une atmosphère propice à une communication efficace. Attention :Il y a des médiateurs conventionnés qui peuvent être financés par la CAF (mais certains médiateurs ne sont pas diplômés d’Etat et pas conventionnés). Retrouvez des coordonnées d’Associations de médiation ici : maison médiation maison des liens familiaux
5- Comment ne pas se faire manipuler par son enfant?
- Appliquez les recommandations précédentes. Cela vous aidera à gérer au mieux l’inévitable volonté des enfants à vouloir le meilleur pour eux même. Votre enfant oppose souvent les règles éducatives d’un parent à l’autre. Cela parasite beaucoup les relations entre les parents mais nuit surtout à votre enfant (qui aura l’impression que tout est permis et tout est autorisé en manipulant un peu les parents)
- Établissez des limites claires et partagées par les parents : Fixez des règles claires et des attentes pour le comportement de votre enfant, que ce soit en matière de discipline ou de relations avec les deux parents. Restez cohérent dans l’application de ces règles. Là encore si c’est possible soyez clair sur le fait que chaque parent est responsable durant la phase de garde de l’application des règles. Cela évitera les oppositions et que votre enfant s’immisce dans toutes les brèches éducatives (et il peut y en a beaucoup quand on est séparé)
- Évitez de céder à la culpabilité : Il est naturel de se sentir coupable vis-à-vis de son enfant pendant un divorce, mais évitez de céder à cette culpabilité en cédant à toutes leurs demandes. Restez ferme tout en étant compréhensif de leurs émotions.
